Une saison dijonnaise est passée il fût donc temps de se remettre en route à destination de Paris. Mais le mauvais scoop tombe à 15 jours du départ : la sécheresse a eu raison de nos canaux !
Bon nombre de nos canaux ont fermés depuis déjà quelques temps cet été mais celui sur lequel je compte pour notre voyage à Paris, celui sur lequel tout le monde compte parce qu’il n’a jamais fait défaut depuis sa mise en service en 1907, a fini par céder. Le canal entre Champagne et Bourgogne est officiellement fermé à la navigation le 15 septembre par manque d’eau.
C’est un coup de grisou pour la Bougeotte, il n’y a plus aucun itinéraire navigable qui permette de rallier le bassin de Seine depuis la Saône. Plusieurs scénarii sont évoqués : un hiver à Dijon, ou dans une autre ville (Strasbourg, Lyon.. ?) et puis au fil des jours et des météos l’optimisme revient, l’eau reviendra ! Nous quittons le port de Dijon avec 1 semaine de retard, le 30 septembre, direction Paris et advienne que pourra.
Passé le canal de Bourgogne, un bout de Saône, nous arrivons au canal bloquant et commençons à monter l’escalier vers Langres et son plateau. Heureusement VNF nous permet de rallier la fameuse ville haute perchée ce qui nous évite d’attendre trop longtemps dans la pampa, nous y arrivons le samedi 5 octobre. Nous repartirons après 2 bonnes semaines, le lundi 21 octobre !
Cette attente fut longue, pleine d’espoir, de fausses joies, de bricolage, de visites, de dégustations…
Cet arrêt de la navigation est une conséquence de la sécheresse mais pas seulement. La gestion de nos ressources en eau a beaucoup évolué. Les quantités que VNF est autorisé à prélever pour alimenter les canaux ont largement diminué. D’autres part les budgets alloués à l’entretien des petits canaux ne font que diminuer, certains biefs (portions) ont des fuites importantes, les mouillages (profondeurs) nécessaires au passage de bateaux de commerce sont difficilement assurés. C’est bien ainsi que la dénavigation de nos petits canaux s’opère et il semble qu’il n’y ait pas de volonté politique pour changer cela au contraire…
La France dispose du plus grand réseau de voies navigables d’Europe mais n’ayant pas ou peu évolué depuis les débuts, une partie stratégique de ce réseau s’éteint. Les connexions entre les grands bassins de navigation comme le bassin de Seine et le Rhône ne seront probablement bientôt plus possibles. Aujourd’hui, pour la Bougeotte, la question de quitter à nouveau le bassin de Seine avec le risque d’être à nouveau piégé loin de son emplacement parisien se pose sérieusement..!
Il y a un an j’écrivais un article sur le même sujet, c’est la lutte fluviale..!